Le train train quotidien...

            Après le thé de 16h, je passe au bureau des infirmiers revendiquer mon droit à Internet. Je l’obtiens. Pas de mails intéressants ou urgent. J’en profite pour envoyer un petit mot à mes parents comme quoi j’ai reçu le colis et que tout va à peu près bien.

Grand mal m’en a pris ! Ma mère a ensuite téléphoné et a apparemment absolument ressenti le besoin de révéler à l’infirmière que j’avais communiqué avec eux. (Cette femme est névrosée, elle ne peut PAS ne pas raconter sa vie ! Résultat, c’est une gaffeuse de première…) Elle est contre moi ou quoi ? Ça remet en question mon droit d’accès à Internet m’explique l’infirmière…Elle ne sait pas si j’ai le droit de communiquer avec mes parents… Elle demandera demain au docteur si j’ai le droit d’envoyer ce genre de messages privés. Merci maman !!!

            18h45 : mon aide soignant préféré vient me chercher. Le dîner c’est à 18h30 Melle Spiri. Ça je le sais pertinemment. Mais je préfère attendre un peu, 18h30, c’est vraiment trop tôt, je suis pas une petite vieille moi, ni une droguée aux médocs ! j’ai pas encore faim à des heures pareilles !

Au menu salade verte et vinaigrette. Non merci, pas d’intérêt à mes yeux. Tranche de rôti de porc. Celle de veau d’hier était bonne, mais alors là c’est de la semelle, tout sec…1/3, mais plus je peux pas. Endives en légume. Je déteste ça, je n’y touche pas. Fromage blanc à 0%, pomme et pain finissent dans mon ventre.

Affalés devant un programme abrutissant de M6 sur les ados et leur complexe je feuillete de vieux « ELLE ». A côté, ça fait une heure qu’une jeune fille qui travaille la journée et ne rentre que le soir pour dîner et dormir chipote sur son plateau repas. C’est une anorexique restrictive, ils veulent la forcer à finir son plateau. Le ton monte, elle menace de se faire vomir ensuite… Sa salle de bain sera fermée, of course. Merci l’ambiance !

Je préfère me retirer dans ma chambre, bonne nuit tout le monde !

Chouette, la mienne par contre n’a pas été fermée à clef. Ah ah ah ! Je savoure la défaillance de leur système. Les infirmières de nuit sont nettement moins regardantes…Ya du laisser aller, je vous le dis moi ! Heureusement, parce que le docteur M. ne semblait pas disposer à lever tout de suite le « contrat » quand je lui ai couru après cet aprèm pour poser mes revendications… On en reparlera demain matin en RDV m’a-t-elle gentiment envoyé bouler.. Je vais devoir user de mes dons de persuasion, rester calme et posée, sincère. Ça ne devrait pas être trop compliqué, je n’ai réellement AUCUNE envie de me faire vomir.